lundi 30 novembre 2015

La vie à bord

Je ne savais pas du tout comment se passerait le voyage, je n'avais presque pas eu d'explications sur le contenu du programme, donc je savais juste a quoi ressemblait le bateau de l'extérieur, que Éric avait l'air sérieux, sympa et intéressant, que Claude pouvait me prêter des vêtements chauds et de pluie, et des bottes pour les balades, et qu'on irait au cap horn et voir les glaciers (j'avais surtout très très envie d'aller là-bas).

Et plutôt que de poser des questions, je me suis laissée porter par les événements.

La cabine était petite mais confortable : assez de place pour deux couchettes superposees et pour tenir debout à côté. Et des placards le long des couchettes.

Pour les wc, un système de pompe qui utilise l'eau de mer, un lavabo et le pomeau de douche au dessus. A condition d'utiliser le moins d'eau possible, on pouvait prendre des douches.

La salle à manger cuisine était beaucoup plus grande que ce que j'imaginais.

On participait comme on pouvait sur le bateau et ça c'était top. Globalement, on servait pas vraiment vraiment à grand chose, on était quand même nombreux, mais chacun a pu tester plusieurs postes : on restait un peu à la barre, on tirait sur des cordes, on déroulait des cordes, on enroulait des cordes, on rangeait des cordes, on faisait des noeuds de chaise, on attachait le bateau a des arbres quand on s'arretait qqpart, on le détachait en partant, (parfois on se levait super tôt pour partir et on se faisait réveiller avec de la musique a fond. Par exemple, i feel good ou lou reed) on descendait l'annexe à l'eau, en la remontait, on baissait l'ancre, on l'a remontait, on sortait les pare battage, on les enlevait, ... Mais bon, surtout, on profitait bien de la vue. C'était cool.

En plus Eric et sa famille nous ont fait rêver en nous racontant leur vie au quotidien. Ils louent chaque année un appartement à Ushuaia pendant les saisons des croisières, les filles prennent des cours par correspondance, et le reste du temps ils voyagent beaucoup avec leur bateau : ils vont en antarctique, au spitzberg, dans toutes les petites iles, en Polynésie, île de pâques, etc. Ils rencontrent plein de gens qui ont le même genre de vie qu'eux, ils ont des tonnes d'histoires à raconter.

En tous cas, ça m'a donné une grande envie d'apprendre à naviguer pour de vrai. Je vais essayer d'orienter mes recherches de boulot dans ce sens en Nouvelle Zélande.

Maintenant j'applique ce que j'ai appris à mon quotidien.

Niveau nourriture...

Alors avant Vaihere, je mangeais surtout des empanadas: des petits chaussons avec plein de trucs trop bons à l'intérieur... C'est vraiment pas cher et je me régale.
Sinon, au niveau de mes exploits culinaires, pour l'instant c'est plutôt basique. Pour vous donner un exemple, à iguazu, je me suis fait une petite omelette délicieuse avec dedans: 3 oeufs, des morceaux de pain, les 3/4 d'un oignon, plein de fromage.
(Je vous donne la recette au cas où)
Le lendemain, je me suis fait une petite variante avec le reste des courses : un sandwich "fromage, oignon, oeuf dur".  Haha! Pas si mal. 
Sinon je me fais des pâtes, qq légumes de temps en temps. Mais finalement j'ai pas encore eu tant d'occasions de cuisiner.
La confiture 'el dulche de leche' est délicieuse. Vous connaissez peut être, c'est une sorte de pâte à tartiner avec un goût de caramel. Ils en mettent souvent dans leurs pâtisseries ( trop sucrées).
Dans les bus, ils proposent des repas très très basiques. Mais c'est pratique. En tous cas, franchement, avec un père anglais, je pensais pas que je mangerais de la gelly, pour la première fois dans un bus entre Buenos Aires et les chutes d'Iguazu.. (Mais honnêtement, c'était pas le plus dégeu du repas.. Loin de là...)
Et sur le bateau j'ai TROP bien mangé.
La veille du départ, on est tous allés manger au resto, et j'ai goutte une des spécialités locales : du mouton cuisine au barbecue ( asado). C'était délicieux. Globalement, la viande ici est vraiment bonne. 
J'ai pas trop de photos des repas à bord, mais je n'en revenais pas. Quasiment chaque repas avait sa petite surprise: entre les gratins, les viandes : grillees au barbecue, en sauces, en pot au feu, en hachi parmentier; les pizzas, quiches; les fromages ( une sorte de roquefort avec un petit goût un peu particulier, très bon, et un autre que j'ai pris en photo: on aurait dit du beurre mais avec un goût entre la vache qui rit et le cheddar a faire fondre, marrant); les desserts : poires au chocolat,..les gâteaux: muffins, petits moelleux au chocolat, les tartes, aux fruits, au citron meringuee,...; pour l'apéro chaque soir, des petites sauces trop bonnes : houmous, taziki à l'annette ou ciboulette et à la crème, des petits soufflés au fromage, ...... Le tout fait maison évidemment et je suis sûre que j'en oublie plein. 
Mais surtout, on s'est gavés de centoya: des gros crabes-araignées de mer. C'est absolument délicieux et ça coûte une fortune. Nous on les échangeait contre de la viande et de l'alcool avec les pêcheurs qu'on rencontrait. Ils étaient souvent sur leur tout petit bateau depuis des mois et étaient tout contents de faire affaires avec nous.
On buvait du bon vin a table, des cocktails, Éric et Mathieu nous ont meme offert de la gnôle plusieurs soirs. 
Ils nous ont fait halluciner. 
En plus c'était très convivial quand on était tous ensemble autour de cette table. On pouvait participer à toutes les conversations. On avait sans arrêt des fous rires.


jeudi 26 novembre 2015

Le Cap Horn, je l'ai "VÉCU".

On est partis pour le Cap Horn par une belle journée. Éric et Matthieu passaient pas mal de temps à étudier la météo pour que les conditions soient les meilleures pour visiter chaque coin intéressant; pour qu'on soit au bon endroit au bon moment. (genre à l'abris quand il yavait une tempête, par exemple)

Et on a eu de la chance niveau météo. En tous cas, la route vers le Cap Horn, entre les îles, était magnifique.

Petit à petit, les vagues se sont un peu réveillées et j'ai quand même senti que j'étais un peu brassée mais bon, ça allait encore. J'ai quand même reçu une petite "boite" au cas où.

Les autres ne disaient rien, je me suis dit que j'étais peut être un peu doudouille, mais j'ai finalement compris que j'avais un compatriote, Pierre, qui vivait sa propre lutte interne contre le mouvement de ses boyaux.

La mer était finalement assez calme, il y avait très peu de vent, et pourtant les vagues, même si elles était lentes dans leur mouvement, me paraissaient énormes. Les mouettes disparaissaient derrière, et l'horizon n'était plus plat.

Le mal de mer, on se dit qu'une fois qu'on a été malade, ben c'est fini, ça va mieux. Alors en fait, c'est vrai, mais ça dure quand même pas très très longtemps.

En tous cas, quand on est arrivés devant le Cap Horn, ça allait plus où moins mais j'hesitais quand même un tour petit peu entre être contente et avoir envie de rentrer à Ushuaia. En tous cas, j'étais pas à fond 'dans le moment présent', mais plutôt légèrement dans le passé (" mais est ce que j'ai vraiment bien fait de venir ?...") ou le futur ("dans 3o minutes je serai en pleine forme,... J'espère...")

C'était par contre magnifique et j'ai puisé dans tout ce que j'avais comme courage pour sortir mon appareil photo. J'en ai pas pris 1o ooo et j'ai pas bu de champagne avec les autres (d'ailleurs, je comprends toujours pas comment ils faisaient pour être si en forme..).

Je me suis un peu rattrapée une fois sur terre. Le débarquement et le rembarquement étaient compliqués parce que le vent s'est levé, on a bien failli ne pas pouvoir descendre et on a eu beaucoup de mal à remonter dans l'annexe (le petit bateau qui sert à aller à terre) à cause de la houle ( des vagues quoi).

C'était bien fort en émotions.